Entretien avec Anne-Sophie Lamblin-Gourdin

« Droit et science politique sont complémentaires » : entretien avec Anne-Sophie Lamblin-Gourdin, doyen de la faculté Droit et Science Politique Création de l’IAE Bretagne Sud, montée en puissance de la science politique à la faculté de droit devenue « Faculté Droit & Science Politique »… En cette rentrée universitaire 2024, on fait le point sur les nouveautés avec Anne-Sophie Lambin-Gourdin, doyen fraichement réélu de la faculté Droit & Science Politique.

Photo Anne-Sophie Lamblin Gourdin

Comment s’est passée la rentrée ?

La rentrée s’est bien passée, et elle était dense comme chaque année ! Nous avons accueilli près de 765 étudiants en licence et en master Droit. Un chiffre stable et qui assoit notre identité de faculté à taille humaine, qui connaît bien ses étudiants.

Cette rentrée, la faculté Droit, Sciences Économiques & Gestion a changé de nom. Qu’est-ce que cela signifie ?

La grande nouveauté de l’année, c’est bien sûr notre nouvelle organisation institutionnelle : les formations en Économie et Gestion sont sorties de la faculté pour rejoindre le réseau IAE France et devenir l’IAE Bretagne Sud, la 7ème composante de l’UBS.

S’agissant de la faculté de Droit, cette occasion a donc été saisie pour opérer un changement souhaité depuis de nombreuses années et donner une plus grande place à la science politique. La faculté a donc été renommée faculté Droit & Science Politique.

 

Qu’est-ce que cela change pour les étudiants de la faculté Droit & Science Politique ?

S’agissant de la formation, cette transformation va véritablement se matérialiser à la rentrée 2025 : à compter de cette date, on proposera aux étudiants, en plus de notre licence de Droit, une licence de Droit parcours Science Politique. Ce diplôme validera leurs compétences dans ces deux disciplines et leur permettra de candidater en Master Science Politique.

Nous avons accueilli en septembre une nouvelle collègue, Maître de conférences en Science Politique, Eleanor Breton, avec qui nous allons travailler, entre autres, sur la maquette de la formation.

Pourquoi cette montée en puissance de la Science Politique à la Faculté ?

Droit et Science Politique sont très souvent complémentaires pour comprendre la société. Là ou en Droit on étudie la société sous l'angle de ses règles, en Science Politique on l’étudie plutôt sous l’angle de ses caractéristiques : son histoire, sa sociologie, etc. On sentait bien, en plus, qu’il y avait un attrait des lycéens et des jeunes pour cette discipline, particulièrement depuis la réforme du baccalauréat.

En tant qu’université de proximité, enfin, nous trouvions pertinent de former des juristes qui soient en capacité de bien comprendre les caractéristiques d’un territoire, ses problématiques. C’est pour cela d’ailleurs que notre formation sera particulièrement orientée vers les politiques publiques, et notamment les politiques publiques territoriales.

Vous avez été réélue en septembre pour un deuxième mandat de cinq ans à la tête de la faculté de Droit & Science Politique. Quels sont vos projets pour ces cinq années ?

Tout d’abord, aller au bout de cette opération de transformation de la faculté ! C’est un projet que j’ai porté avec mes collègues depuis deux ans et demi. À présent, je veux m’assurer de sa concrétisation et de son bon déroulement.

Un autre projet qui est en bonne voie, c’est la création d’une licence professionnelle en droit privé Activités Juridiques – Métiers du Droit Privé. Une formation professionnalisante particulièrement adaptée pour des jeunes qui voudraient rapidement intégrer le monde professionnel, avec une troisième année effectuée en alternance. Nous avons fini de monter notre dossier, qui se trouve désormais sur la table du ministère de l’Enseignement supérieur, prêt à passer en commission d’accréditation. Nous espérons une réponse bientôt !

La période de la rentrée est aussi marquée par la Nuit du droit, un événement grand public annuel organisé cette année le 3 octobre. Quel est le programme ?

C’est un événement national grand public, célébré chaque année au moment de l’anniversaire de la Constitution de la Vème République, et qui participe à l’acculturation de la société au droit. Cela fait plusieurs années que la faculté y participe, en collaboration avec le Tribunal Judiciaire de Vannes, le Barreau de Vannes, le Conseil Départemental de l’Accès au Droit du Morbihan et l’association Territoire apprenant pays de Vannes.

Cette année, il était suggéré au niveau national de proposer une programmation en lien avec la démocratie et l’État de droit, menacés ces derniers temps. Avec nos partenaires sur le territoire, nous nous sommes penchés sur la figure du juge, dont l’indépendance est la colonne vertébrale de l’État de droit. C’est elle qui évite, par exemple, la corruption et la loi du plus fort. Seulement, qui dit indépendance ne dit pas impunité. Il existe donc une procédure particulière lorsque le juge est défaillant dans l’exercice de ses missions. C’est cette procédure méconnue du grand public que nous avons voulu illustrer.

Nous allons donc la présenter sous la forme d’une pièce de théâtre en trois actes interactifs, entrecoupés par des quiz. Des étudiants, des membres du Tribunal, du barreau et moi-même allons incarner différents rôles. Être sur la scène, c’est une première pour moi cette année !

 

Anne-Sophie Lamblin-Gourdin est doyen de la faculté Droit & Science Politique depuis septembre 2019. Elle est Professeure de droit public, spécialisée en droit de l’Union Européenne et auteure d’une thèse sur le régime juridique de l'innovation en droit de l’Union Européenne. Elle est rattachée au Lab-LEX et mène des travaux de recherche. Originaire du Nord de la France, elle a grandi à 2 kilomètres de la frontière belge : une situation géographique qui n’est pas tout à faire étrangère à son grand intérêt pour le projet européen.

 

Crédit photographique : ©Université Bretagne Sud. Service Communication